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LES BONNES PRATIQUES...UNE QUESTION DE SURVIE

Avant toute chose, il faut se sortir une idée de la tête. Les mauvaises pratiques ne sont pas l’affaire d’une catégorie de pêcheur ni d’une seule technique. Ces mauvaises habitudes sont intergénérationnelles et multi techniques. Les agents de la Fédération constatent régulièrement que ces mauvaises pratiques sont universelles.

Remettre un poisson à l’eau est une obligation quand celui-ci ne fait pas la taille légale et un beau geste pour vos pêches futures quand il atteint la maille mais cette graciation ne doit pas être faite n’importe comment.

Un peu de physiologie...

Un poisson ne se manipule pas n’importe comment. Il y a des zones plus sensibles, comme les environs du cœur, l’estomac, les branchies. N’étant doté ni de poils ni de plumes, les éléments extérieurs sont en contact direct avec son corps, en l’occurrence sa peau, ses écailles et son mucus. De plus, si un poisson est parfaitement adapté pour vivre dans l’eau, il ne supporte que peu la vie à l’air, tant pour respirer que pour la pression sur son corps.

Les gestes qui sauvent

Première des choses à faire si l’on veut blesser le moins possible une prise, c’est s’affranchir des ardillons de nos hameçons. En effet, ces ardillons aggravent énormément les séquelles de la piqure. Les écraser ou utiliser des hameçons sans ardillons limite le risque de lésions graves comme les déchirures. Et contrairement à ce que beaucoup de pêcheurs pensent, la perte de poisson n’est pas supérieure à un hameçon avec ardillon car la pénétration de la pointe est accentuée du fait de l’absence de résistance de cet ardillon.

Un hameçon ne vaut pas plus que la vie d’un poisson ! Un ferrage à la touche évite un engamage profond synonyme de très graves conséquences chez le poisson et si d’éventualité cela se produisait, une pince coupante règle le problème… Coupez vos bas de ligne ou les hameçons à ras sans chercher à les retirer de force !!!

Abréger les combats autant que possible. Un combat qui se prolonge c’est augmenter inutilement la fatigue du poisson, son stress mais aussi le taux d’acide lactique, souvent fatal au poisson.

Le mucus du poisson est un élément vital. En plus de faciliter ses déplacements dans l’élément liquide, il joue un rôle extrêmement important de protection contre les parasites, bactéries et autres champignons. Malheureusement, on voit encore trop de pêcheurs saisir leur prise avec un chiffon ! STOP. Une fois débarrassé de son mucus le poisson aura de très grande chance de contracter une maladie qui se conclura par la mort.

Ne saisissez pas vos prises à l'aide d'un chiffon, ni sec ni mouillé. Sortez-le de l’eau à l’aide d’une épuisette à mailles caoutchoutées. Décrochez le en le gardant dans l’épuisette quand c’est faisable et manipuler le à main nue.  La prise à la main, si possible humide, est également possible mais varie en fonction des espèces piscicoles et leur taille. 

Toujours en lien avec le mucus, il faut éviter le plus possible de poser vos prises sur une surface sèche, abrasive (béton, cailloux, sable, …), trop chaude ou glacée. L’effet sera le même que le chiffon ou créera un choc thermique. Préférez dans la mesure du possible le décrochage directement dans l’eau pour les petits sujets piqués au bord des lèvres, ou à défaut un lit d’herbe dru et humide pour éviter les lésions du derme.

Remettre un poisson à l'eau dans de bonnes conditions

Remettez-le à l’eau avec soin (évitez les zones boueuses), en le maintenant droit, tête face au courant et en prenant le temps de le laisser se ré-oxygéner avant de repartir. Au besoin, aidez-le à reprendre ses esprits par de lents mouvements vers l’avant qui correspondent au mieux au processus d’oxygénation normal.

L’avenir de vos pêches passe par la remise à l’eau des poissons, juvéniles et adultes, alors autant le faire dans les meilleures conditions possibles pour ne plus voir ce genre de spectacle…

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